Il est plus mal rasé que feu Gainsbarre, il n’a plus vu
son coiffeur depuis le début de l’ère glaciaire...
Il assure et il assume à la massue sans être à
la masse pour autant, il est entouré de superbes filles qui
l’adorent
(ce qui n’est pas courant quand on mesure 1 mètre 40)
et son nom, il le hurle d’une voix caverneuse qui fait trembler
les stalactites :
« CAPITAINE…. CAVEEEEEEERNE !!! »
Cette série Hanna Barbera, qui date de 1977, a fait partie
de « la parade des dessins animés »
des "Visiteurs du mercredi " vers la fin des années
70.
Le titre original était "Captain Caveman and the Teen
Angels. "
On peut y voir une parodie des Drôles de Dames et de Scoubidou,
avec un zeste de Flintstones.
Trois splendides nanas et leur cromagnon mascotte qui se déplacent
dans une grosse fourgonnette et qui traquent de faux fantômes
ou d’inquiétants criminels dans une atmosphère
burlesque et extravagante.
Dès le générique, la voix off de Roger Carel
nous raconte que Brenda, Lili et Babette ont découvert
le Capitaine Caverne dans une grotte au Tibet.
L’homme préhistorique était congelé, mais
bien vivant :
il s’en fallut de peu qu’il ne se transformât en capitaine
Igloo!
Une fois la glace rompue (au propre comme au figuré)
les trois demoiselles ont trouvé que ce primitif velu était
au poil, et l’ont adopté immédiatement.
Primitif ? Pas tant que cela !
L’ancêtre cavernicole se révèle très
souvent d’une aide précieuse.
D’abord, malgré son allure de nabot pas beau, il est d’une
remarquable constitution physique !
Il soulève une jeep à bout de bras, arrête manu
militari un véhicule en pleine descente
et avale un coffre-fort comme s’il gobait une huître d’Arcachon
(bon, d’accord, c’est du gaspillage et ça sert à
rien, mais avouez qu’on se retrouve au Guiness Book pour moins
que ça). Ensuite, sa toison est un incroyable fourre-tout !
Il n’a qu’à la fouiller pendant quelques secondes
pour en sortir une longue-vue, une ventouse, un iguanodon, un poisson-scie
(très pratique pour les travaux de menuiserie) ou tout autre
accessoire, animal ou ustensile adapté à la situation.
Quant à sa massue, bien loin d’être un simple instrument
contondant, c’est un engin à usages multiples.
Le capitaine Caverne y cache notamment une sorte de pivert préhistorique
qui lui sert de porte-chandelle quand il fait sombre, ou de stylo
quand le talentueux héritier des artistes de Lascaux a envie
de graffiter sur les rochers. Bricoleur invétéré,
il s’est même installé une petite caverne sur le
toit de la camionnette, ce qui lui permet de voyager en compagnie
de ses trois coéquipières sans quitter son habitat naturel.
En bref, cet homme de l’âge de pierre a les pouvoirs des
super héros de l’an 3000 et les ressources inépuisables
de Mac Gyver. Hé, il a beau s’appeler Caveman, il est
pas cave, comme mec !
Les trois jeunes filles qui servent de faire-valoir au capitaine Caverne
présentent elles aussi d’étonnantes particularités.
Ainsi, qu’il neige comme au Tibet, qu’il pleuve, qu’il
vente ou qu’il grêle, elles portent toujours les mêmes
tenues estivales. Insensibilité au froid, mutation génétique,
inconscience totale ?
Ou plus simplement, volonté des auteurs d’envoyer balader
la vraisemblance, et de montrer ces trois pin-up sous leur meilleur
jour, sans les encombrer d’écharpes étouffantes,
moufles, passe-montagnes ou cirés disgracieux ?
Brenda est la jolie brunette en débardeur et pantalon.
Malgré son look vestimentaire « garçon manqué »,
c’est la plus trouillarde du groupe, jamais très décidée
à affronter le danger. Au contraire, Lili (Dee Dee dans la
VO) et Babette (Taffy dans la VO) sont vives et téméraires ;
le mystère les attire comme le pollen attire les abeilles,
et une bonne bagarre ne leur déplaît pas.
L’Afro-américaine Lili a des talents de détective
certains, et Babette a des idées géniales qui allument
des étincelles dans sa chevelure blonde (Défense de
rire !!!)
à l’exemple du jet d’étoiles qui saluait les
inspirations subites de Wickie le Viking.
Pas de petits copains pour ce trio de charme : le seul homme
de leur vie, c’est le capitaine Caverne
qui n’est vraiment pas macho, pour un gars de son époque.
Pour l’anecdote, le capitaine Caverne a connu autrefois les Pierrafeu ;
il apparaît en effet de temps en temps dans la série.
Dans sa manière d’être, il ne rejoint pourtant guère
les façons policées des Flintstones
mais comme eux, il mêle habilement technique moderne et civilisation
préhistorique.
Son aspect général fait plutôt penser aux deux
frères Tête-Dure dans « Les fous du volant »
dont il est sans doute un lointain cousin.
Mais, alors que les deux frangins sont imperturbables et inexpressifs,
le capitaine Caverne a toute une gamme de mimiques drolatiques, et
un sourire carnassier à faire craquer une tribu de sauvagesses
du néolithique.
Inutile de vous dire que j’espère avoir la même
pêche que ce vieux coquin dans cinq mille ans, quand j’aurai
son âge.
Auteur: Le
chapelier fou ©
2005
